2000 Organisation d'exposition
de jeunes artistes des Beaux Arts d'Abidjan : groupe "
Jeune Palette "
1996 Responsable de la salle d'exposition de peinture de la
galerie Ymage à Nice
1979 - 1981 Graphiste, Responsable de l'atelier d'illustration
de l'aménagement de la vallée du Bandama à
Yamoussoukro ( Côte d'Ivoire )
Présentation
artistique
L'art fagot ou la délinquance
du format :
8
- Sans titre,
Huile et acrylique
2000,
190 x 105 cm
Plasticien ivoirien,
Alain Dagry créée l'art qu'il dénomme "
art fagot ".
Sous l'emprise du désir de rénover le support,
Alain utilise les branches d'arbre comme châssis et reconstitue
le support avec ses matières qu'il trouve, colle, plâtre
ou coud.
Alain entre dans ce
qui l'appelle dans " une délinquance du format "
: même lorsque le châssis est géométrique,
il n'est pas rigide car c'est du bois au naturel.
Les installations d'artiste
comme Sarkis m'ont marqué. Je détruis châssis
et support traditionnels et tente de les reconstituer créant
l'équilibre quelque part, ailleurs ...
L'émotion d'âme
africaine :
Je peins sous l'emprise
de l'émotion des couleurs, des formes et de la matière,
travaille avec ce que je trouve, sans chercher à représenter
des symboles africains.
Le " fagot " amène une âme africaine
à ce que je fais, rend évidemment mes uvres
très africaines.
Par mon écriture, des formes plastiques, une attitude
par rapport à la matière, involontairement, inconsciemment
transparaît dans mon travail des matériaux, des
formes telles les masques, des architectures
propres
au continent africain.
Le métissage
:
Je récupère
ce que je peux de l'occident et de l'Afrique. Je véhicule
et encourage le métissage, dans l'optique, dans l'idée
de créer un nouvel élan à la représentation
mentale de l'Afrique.
5 -
Sans titre,
Huile et acrylique
- Ficelle, bois,
collage et corde
2001,
110 x 76 cm
Dans la représentation
mentale actuelle, ce qui me dérange le plus c'est le
mimétisme des hommes des grandes villes africaines, dites
" modernes ".
L'homme de ces grandes villes porte une veste : tous mettent
une veste, car tous copient l'Occident.
Les artistes du monde
:
Je me moque de l'art contemporain
africain.
Je veux faire partie des artistes du monde. D'ailleurs mon travail
peut aussi faire penser aux tipis indiens.
La création,
le discours, l'âme magique :
Je créée
sans me poser la question de l'évolution de mon travail.
La création est pour moi un besoin spirituel.
Je ne me soucie ni de discours
ni de sens.
Le discours tue la pensée. Pour cela, la plupart de mes
uvres ne sont pas titrées.
L'académisme ambiant que j'ai subi pendant mes études
faisait prévaloir le discours, discours donnant une âme
magique à l'uvre.
Mais pour moi, l'oeuvre
parle d'elle même : l'âme magique ressort de l'uvre
sans besoin d'un discours, sur ce continent où le silence,
un geste, un regard, une attitude a son éloquence.
Je laisse l'il du
spectateur juger de mon uvre, le laissant voyager au gré
de son imagination
Un concept :
En revanche, je véhicule
un concept
L'art Fagot procède
du " n'zassa " qui en langue agnié ( tribu
Akan ) désigne le comportement du pauvre dans la société
moderne qui récupère des chutes de tissus et les
coud pour en faire des chemises ou des pantalons, sorte de tenue
d'Arlequin.
En Côte d'Ivoire
ce comportement est devenu une mode vestimentaire qui est encore
au goût du jour, mode à l'opposé du phénomène
de mimétisme de l'homme des grandes villes auquel j'ai
fait allusion.
6
- Sans titre,
Huile et acrylique -
Plastique, peau,
toile, bois et ficelle
2001,
85 x 85 cm
L'accrochage :
Mes uvres ne s'accrochent
pas nécessairement. Il y a toujours un mouvement qui
fait sortir la toile du mur comme un bas relief.
Propos recueillis par Sylvie Le Gall à Abidjan, octobre
2001
Un
résumé en quelques mots
Une spontaneïté
:
Alain peint sous l'émotion
des couleurs, des formes plastiques et de la matière,
travaille ( colle, plâtre ou coud ) avec ce qu'il trouve,
à l'image du comportement dénommé "
n'zassa " du pauvre dans la société moderne
africaine qui récupère des chutes de tissus et
les coud pour en faire des chemises ou des pantalons, sorte
de tenue d'Arlequin
Il véhicule et encourage
le métissage, dans l'optique de l'idée de créer
un nouvel élan à la représentation mentale
de l'Afrique qui balaierait sur son passage le mimétisme
des africains des grandes villes qui tend à imiter l'Occident
en s'habillant en costume - cravate par exemple.
Une représentation
inconsciemment africaine :
Il ne cherche pas à
représenter des symboles africains mais le bois naturel,
le " fagot " qu'il utilise comme châssis amène
une âme africaine à ce qu'il fait, rend évidemment
ses uvres très africaines.
Par son écriture,
des formes plastiques, une attitude par rapport à la
matière, involontairement, inconsciemment transparaît
dans son travail les matériaux, les formes telles les
masques, les architectures
propres au continent africain.
L'âme magique
:
Pour l'artiste, l'oeuvre
parle d'elle même : l'âme magique ressort de l'uvre
sans besoin d'un discours, sur ce continent où le silence,
un geste, un regard, une attitude a son éloquence.